Interview de Sonia Mathey et Philippe Lanson | Post Scriptum

Les Artistes Derrière « L’Histoire Post-Scriptum »

Lénon B : Bonjour Sonia, bonjour Philippe. Merci de m'accueillir pour cette interview. Je vous ai découvert pour la première fois lors du SIAC à Marseille en mars dernier, et depuis, j'ai eu le plaisir de vous retrouver sur plusieurs autres manifestations artistiques. Vous formez un duo passionné par l'Histoire, l'Art et l'architecture, et votre projet « Post-Scriptum History » semble être un hommage visuel à ces passions. Pour commencer, pouvez-vous nous expliquer comment vous est venue l'idée de mêler photographie et exploration de lieux oubliés ?

Sonia Mathey : Bonjour Lénon, merci de nous recevoir. L'idée a germé naturellement, je dirais. Avant même de nous rencontrer, Philippe et moi étions tous deux fascinés par l'Histoire et les traces qu'elle laisse derrière elle. Nous avons suivi des cursus orientés vers ces disciplines, ce qui nous a permis d'explorer et de découvrir des lieux que peu de gens connaissent ou visitent. Au fil du temps, l'idée de capturer la beauté de ces endroits oubliés s'est imposée à nous. La photographie est devenue notre moyen de partager cette esthétique unique et de redonner vie, ne serait-ce que le temps d'une image, à ces lieux.

Philippe Lanson : Oui, tout à fait. Ce projet est né de notre volonté de préserver et de sublimer le patrimoine, notamment celui qui est en déclin. La photographie nous permet de figer ces lieux dans le temps, de leur redonner une dignité, et de ne pas oublier ceux qui les ont créés, qu'il s'agisse d'artistes, d'architectes ou d'artisans.

Une Démarche de Mémoire

Lénon B : Vous parlez de votre travail comme d'une démarche de mémoire. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette approche ?

Sonia Mathey : Nous considérons notre démarche photographique comme un devoir de mémoire. Chaque cliché est une manière de documenter ces lieux, de raconter leur histoire, leur grandeur passée, mais aussi leur déclin. C'est une façon de lutter contre l'oubli. Nous avons conscience que certains de ces endroits n'existeront peut-être plus demain, alors nous voulons laisser une trace, une sorte de témoignage visuel de ce qui a été.

Philippe Lanson : C'est aussi une façon de sublimer ces lieux une dernière fois. La beauté, telle que nous la percevons, se trouve souvent dans des contrastes : un mur écaillé, une voiture abandonnée, une serre envahie par la végétation. Ce sont des scènes qui racontent une histoire, celle du temps qui passe, de la nature qui reprend ses droits. Thalès disait que « le temps met tout en lumière », et c'est exactement ce que nous cherchons à capturer dans nos photographies.

La Lumière au Cœur de l’Art

Lénon B : Vous mentionnez souvent la lumière comme un élément central de votre travail. Comment l'utilisez-vous pour mettre en valeur ces lieux ?

Philippe Lanson : La lumière est essentielle pour nous. Elle traduit une émotion, donne vie à nos images. Nous pouvons parfois attendre des heures pour que la lumière soit parfaite, qu'elle se pose sur un sujet comme dans un clair-obscur de peinture. Elle révèle les détails, accentue les contrastes, et donne une dimension presque intemporelle à nos photos. C'est un peu comme si la lumière racontait elle-même l'histoire du lieu.

Sonia Mathey : Oui, c'est exactement ça. La lumière nous permet de révéler la quintessence de ces lieux. Quand nous arrivons sur place, nous ne faisons que découvrir ce qui est déjà là. Nous n'inventons rien, nous ne mettons en scène aucune situation. Ce sont les lieux eux-mêmes, avec leur histoire et leur lumière, qui nous dictent la manière de les photographier.

Une Quête Incessante

Lénon B : Vous explorez la France et le monde entier à la recherche de ces trésors cachés. Qu'est-ce qui vous pousse à continuer, après dix ans d'aventures ?

Sonia Mathey : C'est l'envie de découvrir encore et toujours. Chaque lieu a une histoire unique à raconter, et c'est cette quête de nouveauté, ce désir de capturer des fragments d'histoire que peu de gens ont vus, qui nous poussent à continuer. La photographie nous permet de partager ces découvertes avec le monde, de montrer que la beauté peut se trouver dans des endroits inattendus.

Philippe Lanson : Il y a aussi une forme de défi, celui de trouver la quintessence de ces lieux oubliés. Nous ne savons jamais ce que nous allons découvrir, ni ce que nous allons ressentir en arrivant sur place. C'est cette part d'inconnu, cette aventure constante, qui rend notre travail si passionnant.

Conclusion

Lénon B : Votre passion est vraiment palpable. Merci beaucoup, Sonia et Philippe, pour cette conversation enrichissante. Je suis certain que vos travaux continueront d'inspirer et de toucher de nombreuses personnes. Pour ceux qui souhaitent découvrir vos œuvres, où peuvent-ils les trouver ?

Sonia Mathey : Merci à vous, Lénon, pour cet échange. Vous pouvez retrouver nos œuvres sur notre site internet.

Philippe Lanson : C'était un plaisir de partager notre passion avec vous et vos lecteurs. Nous espérons que notre travail continuera à inspirer et à sensibiliser sur l'importance de la préservation de ces lieux historiques.